La centrale électrique date de 1930 et le propriétaire actuel l’a acquise en 1992. Toute la population du village a été conviée à la visiter. Et ils furent nombreux à accepter l’invitation.
C’est à l’initiative de Christophe Gavazzi, Maire de Plaines-Saint-Lange, avec l’autorisation du propriétaire Hervé Huet, que toute la population du village a été conviée à visiter la centrale hydroélectrique du village avec comme guide Georges Royer, qui gère la centrale toute l’année.
La centrale électrique date de 1930 et le propriétaire actuel l’a acquise en 1992 à la société icaunaise d’électricité. Comment cet agriculteur marnais en est-il venu à acheter une centrale hydroélectrique à Plaines-Saint-Lange ? « La terre, l’eau et le vent coulent depuis toujours dans mes veines », a-t-il expliqué. Aussi, après avoir réussi à avoir une belle entreprise agricole, il a voulu acquérir quelque chose en rapport avec l’eau. C’est son ami Jean Bouteiller qui lui a montré le potentiel d’une petite centrale hydroélectrique et quand il a eu l’opportunité d’acheter celle de Plaines, il l’a fait, « bien qu’à l’époque les énergies renouvelables ne fussent pas à la mode ». Depuis, il vient au village deux ou trois fois par semaine et développe sa centrale. Il réinvestit tous les bénéfices dans l’établissement pour l’améliorer. Et ça se voit ! En effet, ce sont près de 1 200 000 euros qui ont ainsi été dégagés depuis le début de l’aventure.
Une passe à poissons
Les Plainois présents – ils étaient très nombreux – ont pu découvrir les installations. La visite a commencé par l’amont du fleuve. Il y a le barrage qui a été rénové : on est passé de vannes avec des panneaux de bois à bouger à la main à des vannes et clapets commandés à distance, qui permettent de réguler la quantité d’eau dans le fleuve et dans le bief. En parallèle, il y a la passe à poissons, obligatoire pour permettre aux poissons de remonter ou descendre la rivière, celle-ci n’a été réalisée qu’avec des matériaux naturels, rochers et pierres de différentes tailles.
Les Plainois ont également pu découvrir, ou redécouvrir pour certains, la beauté de la promenade le long du bief. Tout est bien entretenu, les arbres qui menaçaient la ligne électrique ont été coupés, les chemins et les clairières tondus. On arrive à la centrale et on en découvre l’histoire. Il reste des traces des premières activités, le canal d’amenée à la roue à aubes qui faisait tourner l’ancienne pointerie, l’anguillière petit canal qui permettait d’attraper les anguilles. Et enfin on découvre la centrale proprement dite. À l’entrée de l’eau dans la centrale, il y a les dégrilleurs : s’il n’y a pas de dégrilleur, la production chute, car l’eau n’arrive plus qu’au compte-goutte. La centrale de Plaines a une hauteur de chute de 4,50 m, ce qui permet de produire tout le temps de l’électricité. Même en 2018, où la Seine était très haute, il y a toujours eu une différence de niveau entre le bief et le lit naturel de la rivière.
Créée en 1930 mais bien ancrée dans le XXIe siècle !
En rentrant dans la centrale, on se rend tout de suite compte qu’on est au XXIe siècle. Il y a une première armoire qui gère toute la puissance de la centrale. Après, il y a l’armoire qui contient les batteries de condensateur pour permettre de garder toujours au moins 98 % de courant actif et moins de 2 % de courant réactif. C’est Valéry Royer, frère de Georges, qui a expliqué cette partie, plus technique.
Et enfin la troisième armoire qui contient le cerveau de la centrale : tout se fait sur l’ordinateur, réglage de la puissance ouverture des clapets, des vannes, entrée en action des dégrilleurs, tout est réglable et automatisé. La présence de l’homme est bien sûr nécessaire pour contrôler et agir en cas d’incident ou de situation d’urgence. La machine est reliée 24 heures sur 24 à un téléphone, en général celui de Georges Royer, mais parfois à quelqu’un d’autre – il a comme tout le monde besoin de vacances. De son téléphone, il peut pratiquement tout gérer mais, certaines fois, la résolution du problème nécessite sa présence – arbre empêchant l’eau de s’écouler par exemple.
Bien régler les machines
Mais toute cette technique ne serait rien si la mécanique n’était pas au rendez-vous. Pour que tout fonctionne bien, il faut des turbines et des machines robustes et surtout bien installées et bien réglées. Car un millimètre de décalage, trop ou pas assez de graisse injectée dans les rouages, et c’est l’ensemble qui se grippe et s’use prématurément.
Pour conclure cette visite, Hervé Huet et Christophe Gavazzi ont exprimé leur satisfaction à voir le nombre de personnes présentes et ont félicité Georges Royer et son frère Valéry pour la qualité de leurs interventions. Quant aux visiteurs, tous attendent avec impatience la prochaine occasion de revenir dans ces lieux magnifiques où l’ancien et le moderne se côtoient harmonieusement.