Des armoiries et une identité pour la commune de Plaines-Saint-Lange
La population a été associée à cette réalisation qui a demandé plusieurs mois de recherche et l’aide d’un héraldiste aussi passionné que généreux, Jean-François Binon.
Photo : Christophe Gavazzi le Maire n’est pas peu fier de son blason.
La commune de Plaines-Saint-Lange a décidé de se doter d’un blason. L’idée s’est imposée lors de la création du bulletin municipal.
« Comme tous les Plainois, je tiens à l’identité du village et un blason y participe », souligne le Maire Christophe Gavazzi.
Pour créer ce bulletin, le conseil municipal est allé regarder ce qui se faisait dans les autres municipalités et il s’est aperçu que toutes les communes consultées avaient un blason.
Plaines-Saint-Lange non. Lors des premières éditions du bulletin municipal, un appel aux Plainois a été lancé pour qu’ils donnent des idées de thèmes, des dessins afin de donner naissance à ce blason. Dans l’édition suivante, les différentes propositions ont été soumises aux habitants et certaines ont été retenues.
Un héraldiste à la rescousse
Mais une fois tout ce travail effectué – le processus a pris un an –, la municipalité était démunie. Que faire de ces dessins, de ces idées ? Qui contacter ?
La chance, le hasard, « coup de bol », selon Christophe Gavazzi, car juste à ce moment-là est arrivée sur la boîte mail du secrétariat, une proposition d’aide de Jean-François Binon. Récemment retraité, il propose gracieusement ses services aux communes. Christophe Gavazzi l’a aussitôt contacté par téléphone et une collaboration étroite – bien qu’à distance – s’est engagée. Grâce à ses lumières, à la prise en compte des propositions des Plainois, et à un gros travail de recherche sur l’histoire du village, le projet a été finalisé.
Le choix s’est arrêté sur un écartelé, le trait du coupé ondé, ce qui veut dire que le blason est coupé en quatre et que le trait horizontal est sinusoïdal.
Chaque quart du blason a une signification particulière.
- Le premier en haut à gauche représente le département de l’Aube.
- Le deuxième, l’enclume et les marteaux sur fond or, représente le passé industriel de Plaines-Saint-Lange, en particulier la tréfilerie.
- Le troisième, une feuille de platane, évoque les platanes à côté du pont sur la Seine.
- Enfin, les flammes font référence à la légende de Saint Vorles, qui a une chapelle à son nom dans le centre du village. Celui-ci aurait possédé le don d’ubiquité : on raconte qu’un jour où il célébrait une messe à Marcenay en présence du roi et de sa suite, il s’immobilisa et resta un très long moment figé et absent. Quand il revint à lui, il expliqua qu’il était parti sauver un enfant dans une maison en feu à Plaines, village distant d’environ 25 km de là. Le roi envoya alors des gens pour vérifier ses dires. Ceux-ci trouvèrent les parents de l’enfant en question, cherchant Vorles pour le remercier.
Bien sûr, l’onde qui coupe le blason horizontalement représente la Seine. Les épis de blé autour de celui-ci soulignent la présence de l’agriculture sur la commune de Plaines-Saint-Lange. « Je tiens à rendre hommage à Jean-François Binon qui s’est penché sur l’histoire de la commune et qui, grâce à ses connaissances et à son travail désintéressé, a permis à ce blason de voir le jour », conclut Christophe Gavazzi.
Ce blason va désormais s’afficher sur les courriers, enveloppes, etc. Il est même possible qu’une reproduction soit adossée prochainement à la Mairie.
Pour les puristes
Ce blason est un écartelé, trait du coupé ondé sur la partition, au 1) d’azur à la bande d’argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d’or ; au 2) d’or à une enclume de sable surmontée de deux marteaux adossés en chevron du même ; au 3) d’or à la feuille de platane de sinople ; au 4) de gueules aux flammes d’or.
Une aide bénévole de Jean-François Binon
Un amateur passionné a réalisé 49 blasons aubois.
Jean-François Binon est passionné par l’héraldique depuis 25 ans. « Employé des Finances publiques, je voyais toujours, sur les enveloppes, les blasons. Par curiosité, je m’y suis intéressé et j’ai vu que c’était une vraie science. Je suis un amateur. J’ai déjà dessiné 1 300 blasons bénévolement dont 49 dans le département de l’Aube. Les blasons sont libres de droit. Je ne prends pas de droit d’auteur. En revanche, les communes doivent prendre une délibération pour les protéger. Dès qu’ils sont terminés, je les envoie à l’Armorial des villes et villages de France et ils sont tous répertoriés par Daniel Juric, gratuitement là encore. Je cible plutôt les petites communes pour proposer mes services, car elles ont souvent peu de moyens financiers. J’apprends beaucoup de choses tous les jours grâce à l’héraldique », explique celui qui vit dans le Sud de la France actuellement, et partage volontiers cette passion. Pour lire un blason, il conseille de penser à une maison vue d’en haut, avec différentes pièces (ici 4) et des meubles (les symboles) à l’intérieur.
Contact pour les communes qui seraient intéressées au 06.69.72.78.64.
Mail : jfbinon@yahoo.fr